Noir et Rouge. Pique et As. Le jeu.
Au début c'est bien, tu joues pour te distraire.
Avec tes amis de longue date tu es là, tu apprends lentement mais sûrement à jouer à ce jeu très populaire qu'est le Poker.
Ton mentor, celui que tu admires, ton bestfriend, près de toi te donne des conseils et t'entraîne pour que les prochaines parties soient plus agréables à jouer pour toi.
Et bientôt avec toutes les cartes en mains tu y prend vraiment plaisir.
Avec tes amis tu t'éclates, vous passez d'agréables moments, vous rigolez et parlez. Vous êtes cons et ça vous fait rire.
Et puis, depuis peu, tu te passionnes de plus en plus pour ce jeu. Il t'imprègne de sa présence sournoisement. Et bientôt, il vit en toi. Alors tu veux viser plus haut. Tu veux être plus beau, plus fort. Toujours plus. Tes potes, ton mentor ne sont plus que du bas de gammes.
Tu dois changer, c'est sûr ils craignent. Alors tu les lâches comme ça. Tu t'achètes un nouveau costume, plus classe, comme les mafieux.
Et tu entres dans une salle close où les gens ne sourient pas, ne rient pas mais jouent sérieusement. C'est dommage, toi tu aimais bien voir rire et parler tes potes mais tant pis, l'objectif veut que tu deviennes le plus fort, le plus beau. Tu commences à jouer, bien sûr tu te ramasses, tu te prend des défaites, mais tu sens que tu deviens plus fort, pas beaux, pas encore, mais tu sens que tu sors de ton cocon.
Et finalement, tu rends la monnaie de la pièce à tous et tu te fais une réputation.
Ca y est, tu es beau.
Alors tu es invité à une salle plus grande, plus belle, plus forte. Elle te ressemble, elle est faite pour toi, tu le sens. Et bien sûr, tu es le maître de ta salle, de ton royaume. Personne ne peut te battre. Même tes amis venus te défier amicalement. Tu les as ruiné. Ils voulaient t'aider. Le jeu c'est le jeu.Tu térasses tous ceux qui veulent prendre ta place et tu gagnes tous les trophées.
Pourtant, personne ne t'applaudit. Ils ont tous été battus par le roi.
Et les statuettes d'or et d'argent n'ont pas de mains pour frapper à l'unisson leur enthousiasme.
C'est dommage, tu aimais bien qu'on t'applaudit quand tu gagnais une partie.
Rouge et noir. As et pique. Le jeu